Sur la photo d’illustration ci-dessus, ce ne sont pas des gardiens de prison mais ceux de la Serbie. En plus d’avoir un look “au poil”, ces trois portiers sont surtout de qualité. Dans les cages, Vanja sera numéro un, Rajko se tiendra prêt en cas de pépin(s), et Dmitro devra se contenter du troisième rôle. 

Vanja Milinkovic-Savic (25 ans, Torino) : 

  • Son parcours : tout comme son frère, Vanja voit le jour en Espagne. A 25 ans, le portier titulaire de la sélection a connu une progression fulgurante ces 18 derniers mois, lui permettant d’être aujourd’hui au Torino un élément indispensable. Tout n’était pas gagné pour ce géant de 2m02 qui a enchaîné les prêts décevants. Comme le frangin, il est formé à Vojvodina et s’envole en 2014 pour Manchester United. Il n’y joue pas un match et s’engage librement, deux saisons après, au Lechia Gdansk en Pologne. Il réalise deux années encourageantes lui permettant de signer au Torino pour 2,7 millions d’euros. Bis repetita, Vanja n’est pas encore au niveau et sera prêté consécutivement à SPAL, Ascoli et au Standard de Liège. Au total, il cumule 10 petits matchs dans ces trois clubs. Mais le destin va enfin lui sourire. Celui qui pensait être cantonné ad vitam aeternam aux seconds rôles va se révéler contre toutes attentes au Torino. Il profite de la blessure de Sirigu pour se faire un nom et s’imposer comme numéro 1. Poste qu’il occupe toujours actuellement, et avec brio ! 
  • Son rôle en sélection : en seulement sept sélections, VMS a gagné sa place de numéro 1 dans les cages serbes. Beaucoup plus rassurant et performant que Rajkovic avec les Orlovi, Vanja a notamment sorti une prestation exceptionnelle contre Haaland et la Norvège lors du dernier match de Ligue des nations. Il n’y a pas de suspens, Vanja Milinkovic-Savic jouera cette Coupe du monde dans la peau d’un numéro uno. 
  • Points forts : grâce à sa taille, Vanja a une grande amplitude. Ça gêne fortement les attaquants. Vanja joue dans une équipe qui concède tout de même beaucoup d’occasions, il sait répéter les arrêts et jouer sous pression. Vanja est rassurant, a un jeu au pied de qualité et une détente qui l’est tout autant malgré sa taille. 
  • Points faibles : revers de la médaille de son gabarit, VMS a souvent du mal dans les déplacements vers l’avant. Il a du mal à sortir rapidement dans les pieds de l’attaquant, de même dans les corner ou il va se jeter plutôt que de tenter de capter. 

Predrag Rajkovic (26 ans, RCD Mallorca) :

  • Son parcours en club : extrêmement précoce, Rajko fait partie de cette génération dorée serbe, dont beaucoup se sont perdus en chemin, victorieuse de la Coupe du monde U20 en 2015. Rajkovic est né en 1995 et joue rapidement en Superliga avec son club formateur, Jagodina. Après deux saisons, direction l’Etoile Rouge en 2013, il a alors 18 ans. Après une année d’observation, le portier enchaîne deux saisons pleines avec Zvezda. En 2015, il file au Maccabi Tel-Aviv, un choix qui interroge, mais qui lui permet de découvrir la Ligue des champions à 20 ans. Quatre années plus tard et des performances convaincantes, le natif de Negotin file à Reims en 2019 et y reste trois saisons durant lesquelles il se fait un nom dans le cœur des supporters. Désireux de faire passer le perso avant le pro, Rajko choisit de signer à Mallorca lors du mercato 2022. Ses six premiers mois sont globalement bons, même si Rajko a stoppé nette sa progression avec ce choix de carrière. 
  • Son rôle en sélection : sa première sélection remonte à 2013, il a alors 18 ans et joue un amical contre la Colombie avec un clean-sheet à la clef (1-0). Il a ensuite longtemps porté les espoirs serbes avant de revenir après son sacre avec les A. En 2018, son heure vient, Vladimir Stojkovic se fait vieux, et il est propulsé comme gardien numéro 1. Un poste qu’il tiendra en concurrence avec Marko Dmitrovic. Les deux portiers alternent dans les cages, les deux donnent satisfaction et sont compliqués à départager. Mais s’il avait repris le dessus sur Dmitro lorsque celui-ci s’était engagé comme gardien numéro 2 au FC Séville l’été dernier… Malgré ses 28 sélections, un homme a délogé Predrag : Vanja Milinkovic-Savic. Ce dernier excelle dans les domaines ou Rajko a du mal avec la Serbie. C’est-à-dire : les relances au pied et les prises de balle, ou Rajko, capable de boulette, s’est montré de moins en moins rassurant en sélection. 
  • Points forts : bien évidemment, on ne présente plus ses qualités sur pénalty. Rajkovic possède également une bonne détente et est bon sur sa ligne. 
  • Points faibles : il est capable de gros trou d’air dans un match. Surtout en sélection. Le gardien doit également faire mieux sur les prises de balle. 

Marko Dmitrovic (30 ans, FC Séville) : 

  • Son parcours en club : Marko est un baroudeur. Ce qui explique sa faible exposition médiatique en Serbie avant son explosion à Eibar lors de la saison 2017-2018. Formé à Zvezda, il se retrouve sans club pendant près de 7 mois en 2013, à 21 ans, mais rebondit à Ujpest en Hongrie. Il joue peu, s’engage après deux ans à Charlton, où ses rares moments sur le terrain seront lors de son prêt à Alcorcon, qui l’achète définitivement en 2015. Mais après deux belles années en 2e division espagnole, Eibar l’achète en 2017. Il y restera quatre saisons durant lesquelles le portier se sera mis en évidence positivement. Attiré par le fait de s’engager dans un club de prestige, Dmitrovic file en 2021 à Séville dans la peau d’un remplaçant.  
  • Son rôle en sélection : s’il connaît son premier rassemblement en 2015, il attendra 2018 pour faire ses grands débuts, profitant du coup de mou de Rajko.
  • Points forts : Dmitrovic est un gardien serein plutôt fiable d’une manière générale. Il est également doté d’une bonne détente 
  • Points faibles : Dmitro n’est pas fan des sorties aériennes. 

By Sacha Tisic

Journaliste. Je n'ai confiance qu'en mon Desert Eagle et en Mitrović dans les arrêts de jeu.

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