Premier volet de présentation des 26 Serbes sélectionnés pour la Coupe du monde 2022. Voici les attaquants, principale arme de l’équipe.

Dusan Tadic

  • Son parcours : Formé à Vojvodina Novi Sad, il montre dès ses débuts en professionnels de grandes qualités. Groningen le repère et le fait signer en 2010 contre 1,1 million d’euros. Il s’acclimate très bien à l’Eredivie, puisqu’à Groningen et Twente, qu’il rejoint en 2012, il marque au total 46 buts et distribue 68 passes décisives en 181 matchs TCC pour les deux clubs. Ces prestations très prometteuses l’emmènent en 2014 en Premier League, Southampton le recrute pour 14 millions d’euros. Il rentre un peu dans le rang en Angleterre, bien qu’il soit titulaire. Enfin en 2018, il rejoint l’Ajax Amsterdam à la surprise générale, où il explose tardivement aux yeux du monde.
  • Son rôle en sélection : Capitaine de l’équipe et joueur le plus expérimenté à 34 ans, c’est tout simplement le leader. Toujours présent pour motiver ou recadrer ses coéquipiers, il est la principale voix de l’effectif. Balle au pied, dans un rôle de 10, il distribue des caviars et de nombreux ballons passent par lui. Il dicte le tempo dans les phases offensives de son équipe, se déplace beaucoup pour offrir des solutions et créer le danger. Il est irremplaçable et sa présence est une bénédiction.
  • Points forts : Offensivement, il sait tout faire. Sa qualité de frappe est belle, que dire de ses passes ? Capable de lancer des coéquipiers dans ou depuis n’importe quelle position, sa parfaite vision du jeu combinée à sa qualité technique est un régal pour chaque fan de football. Ses déplacements sont aussi très bons. Il est sous son meilleur jour en sélection, n’étant quasiment jamais décevant. Il est même capable de récupérer quelques ballons, ne ménageant jamais ses efforts.
  • Points faibles : Le poids des années commence à se faire sentir, bien qu’il soit toujours aussi décisif.

Aleksandar Mitrovic

  • Son parcours : Pur produit du centre de formation du Partizan, il part vite à Anderlecht après une saison en Superliga, contre cinq millions de patates. Il ne reste pas non plus très longtemps en Belgique, puisqu’après d’excellentes prestations avec les Mauves, Newcastle le recrute en 2015 contre 18,50 millions d’euros. Il a du mal à se faire une place et performer à St James’ Park et rejoint Fulham début 2018, où il écrit sa légende. L’an dernier, lors de la saison 2021-2022, il bat tous les records en inscrivant 43 buts en 44 matchs de Championship. Cette saison, il fait tire les critiques sur son potentiel niveau en Premier League avec neuf buts en 12 matchs.
  • Son rôle en sélection : Meilleur buteur de l’histoire de la Serbie avec 50 réalisations, à seulement 28 ans, on aurait pu s’arrêter à cette statistique. Mais son importance va au-delà de ça. Serbe et fier de l’être, il donne tout ce qu’il peut sur la pelouse, qu’importe le match. Il est un leader sur le terrain mais aussi en dehors, à l’image de Dusan Tadic. Son expérience de l’autre côté de la Manche est précieuse. Son excellent sens du placement lui permet d’être au bon endroit au bon moment, même s’il est capable d’exploits individuels malgré son gabarit. C’est un régal de l’avoir dans son équipe, que ce soit pour ses coéquipiers comme pour son entraineur.
  • Points forts : Il excelle dans le jeu de tête, le placement et la finition. C’est un leader dans les vestiaires et sur la pelouse. Il est costaud et très difficile à bouger. Il sait frapper de près comme de loin. Il s’est amélioré sur les passes, bien qu’il n’ait pas besoin d’en faire beaucoup.
  • Points faibles : Il est lent, mais compense cela par ses autres qualités. Il n’est pas non plus technique comme Tadic, bien qu’il se soit amélioré dans ce domaine.

Dusan Vlahovic

  • Son parcours : Très précoce au Partizan avec qui il débute dès ses 16 ans, rapidement surnommé de “Zlatan serbe“, il part très tôt à la Fiorentina contre 3,20 millions d’euros. Le prix du potentiel, que les Florentins travaillent et polissent patiemment. Après des performances prometteuses avec la Primavera, il est progressivement intégré à l’équipe première. Il affole les compteurs en 2021, ce qui lui permet d’être transféré à la Juventus au mercato d’hiver 2022 pour 80 millions d’euros.
  • Son rôle en sélection : Compliqué de concurrencer Aleksandar Mitrovic. Mais pourquoi choisir quand on peut profiter de ces deux monstres ? Piksi l’a bien compris et associe les deux avant-centres. S’ils avaient du mal à jouer ensemble au début, leur entente s’améliore de matchs en matchs. Vlahovic se met au service de Mitro, étant plus mobile et technique que ce dernier, tout en restant un danger permanant dans la surface ou aux abords. Présent sur les phases arrêtées comme en contres, il participe au jeu et finit les actions.
  • Points forts : Grand de taille, il en impose et est bon de la tête. Son jeu au dos est excellent, sa technique est bonne tout comme ses passes. Il a une belle frappe. Il est très déterminé, déteste la défaite et fait tout pour gagner. Il fait aussi beaucoup d’efforts sur le terrain, n’hésite pas à donner de la voix malgré son jeune âge. C’est un des meilleurs de sa génération.
  • Points faibles : Il évolue sous les ordres du terrible Massimiliano Allegri, ce qui freine sa progression.

Luka Jovic

  • Son parcours : Formé à l’Étoile Rouge, où il a tout donné pour réaliser son rêve, il a lui aussi battu des records de précocité. Il signe à Benfica où il ne laisse pas de souvenirs particuliers, puisqu’il ne dispute que quatre matchs avec le club. Il signe à l’Eintracht Frankfurt en 2017, où il se fera un nom et impressionnera la planète football. À tel point que le Real Madrid pose 63 millions d’euros pour le recruter en 2019. Mais au sein de la Casa Blanca, il ne répond pas aux attentes, la faute notamment à un Benzema intraitable et à une hygiène de vie douteuse. Cet été, il s’est envolé pour la Fiorentina, avec un bilan pour le moment un poil décevant : 14 matchs de Serie A et trois petits pions.
  • Son rôle en sélection : Avec l’importance de Mitrovic et l’éclosion de Vlahovic, il n’a pas vraiment de place pour être titulaire. Il rentre souvent en fin de match, et est convainquant lors de ses rares titularisations.
  • Points forts : N’hésitant pas à décrocher, il sait jouer dos au but et lancer des coéquipiers grâce à sa qualité de passe et sa vision du jeu. Élégant balle au pied, il sait dribbler ses adversaires quand il le faut. Bon de la tête malgré le fait qu’il ne soit pas le plus grand, il sait aussi bien se placer et finir les actions. Il nous l’a déjà montré, il peut frôler la perfection.
  • Points faibles : Il se laisse aller depuis son transfert en Espagne. Mais comment lui en vouloir sachant toutes les galères qu’il a traversé pour en arriver là ? Dans tous les cas, il doit se relancer après des années sur le banc du Real Madrid et retrouver le goût du football. Cela prendra sûrement du temps, même si ses dernières prestations en club sont de plus en plus intéressantes.

Nemanja Radonjic

  • Son parcours : On va essayer d’être bref mais pour résumer, on est loin d’un long fleuve tranquille. Partizan, Academia Hagi, AS Roma, Empoli, tous ces clubs ont connu le jeunes Nemanja, adepte de la fête qui croque la vie à pleines dents. Il lance véritablement sa carrière à Cukaricki puis à l’Étoile Rouge, après quoi il rejoint l’OM contre 12 millions d’euros. Beaucoup trop inconstant dans la cité phocéenne, il est prêté au Herta Berlin (relative réussite) et à Benfica (échec). Ces prêts ne lui permettent pas de sa faire une place correcte dans l’effectif marseillais. Cet été, il est parti au Torino. Un retour en Italie qui lui va plutôt bien, puisqu’il a retrouvé un niveau très correct en club.
  • Son rôle en sélection : Principalement sur le côté droit, il met le bazard dans la défense adverse, grâce à sa vitesse, vivacité et technique. Piksi l’utilise presque exclusivement en seconde période, où ses qualités citées précédemment font bien souvent des dégâts. D’autant plus que le Radonjic en sélection est bien souvent excellent.
  • Points forts : On se répète une dernière fois, vitesse, technique et vivacité sont ses principaux atouts. Il sait également bien centrer et ses appels sont dangereux grâce à ses sprints. Il est capable de faire une action ou un geste de génie à n’importe quel moment. C’est un personnage qui aime se montrer sur le terrain et qui prend la phrase “jouer au football” au premier degré, pour notre plus grand bonheur.
  • Points faibles : À l’inverse, il peut faire des mauvais choix avec le ballon, tenter des gestes ou des dribbles inutiles qui lui font perdre le cuir. Il a aussi tendance à s’enflammer, bien qu’avec l’expérience il semble pouvoir garder la tête froide, tout comme posséder une meilleure intelligence de jeu.

Filip Djuricic

  • Son parcours : Lui aussi a connu beaucoup de clubs et on va aller à l’essentiel. Formé à l’Étoile Rouge et à l’Olympiakos, il lance sa carrière sénior au Radnicki Obrenovac, avant de rejoindre Heerenveen. Là-bas, il se révèle très vite au grand public, à tel point que Benfica pose huit millions d’euros pour s’attacher ses services en 2013. Il a alors 21 ans. Mais il ne s’impose pas au Portugal et débute une longue traversée du désert. Mainz, Southampton, Anderlecht, Sampdoria et Benevento, que des clubs où il ne s’imposera pas. Il se relance totalement à Sassuolo, mais des blessures gâchent son séjour qui reste tout de même une réussite. Il rejoint de nouveau la Sampdoria cet été.
  • Son rôle en sélection : Il a un statut secondaire sous Piksi, qui le voit plus comme un remplaçant. Mais sa qualité technique fait toujours du bien, tout comme son sens du jeu.
  • Points forts : En pleine possession de ses moyens, il est magnifique à regarder. Fin techniquement, il sait tout faire avec le ballon. Sa vista est excellente, qui le rend encore plus redoutable. Son sens du placement est bon.
  • Points faibles : Il est fragile physiquement, les blessures l’ont certainement empêché d’avoir une meilleure carrière. Le contexte défavorable autour de son club actuel pourrait l’impacter également. Il a tendance à s’effacer des matchs, sa contribution défensive pourrait également être meilleure.

Crédit photo de présentation : Srdjan Stevanovic / Starsport

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